N’avez-vous jamais été troublés par un bruit brusque et intense ? Imaginez maintenant vivre cela en permanence chez vous. Pour beaucoup d’animaux, c’est une réalité bouleversante. Selon des recherches récentes, le bruit anthropique affecte près de 14 % de la surface de la Terre, un chiffre qui a doublé au cours des cinq dernières décennies. Depuis les profondeurs océaniques où les baleines communiquent jusqu’aux vastes savanes où errent les éléphants, la pollution sonore altère le tissu même de la communication, de la navigation et même des rituels d’accouplement des animaux. Les klaxons résonants, les moteurs bruyants et les machines lointains imitent les comportements naturels d’une multitude d’espèces. Donc, dans ce blog, nous aborderons les modifications du comportement des animaux liés à la pollution sonore.
Qu’est-ce que la pollution sonore ?
La pollution sonore désigne les niveaux sonores indésirables, perturbateurs et gênants qui peuvent entraîner de l’inconfort chez les êtres humains et les animaux. Il peut aussi avoir un impact sur la faune en perturbant sa communication, ses dynamiques migratoires et ses pratiques alimentaires. Il a aussi des conséquences sur l’environnement, comme la perturbation du comportement, de la communication et des schémas de migration des animaux.
Plusieurs activités humaines engendrent des perturbations sonores. Cela peut provoquer un désagrément chez les animaux et même chez les humains, notamment les jeunes enfants et les personnes âgées. Parmi les sources fréquentes de pollution sonore, on retrouve :
- Les activités industrielles, les machines bruyantes,
- La musique puissante,
- Les feux d’artifice,
- L’aménagement de constructions et de routes,
- Les évènements naturels comme les séismes, les cyclones, les éruptions volcaniques, les tornades et les orages.
- Plusieurs tâches domestiques comme l’utilisation de l’aspirateur, des mixeurs et certains appareils électroménagers.
L’impact de la pollution sonore chez les animaux ?
La pollution sonore a beaucoup d’impact chez les animaux que chez les humains.
Impact sur les fonctions essentielles
L’homme a la capacité d’entendre des fréquences allant de 20 Hz à 20 000 Hz. Cependant, de nombreux animaux ont la capacité d’entendre des sons que nous ne pouvons pas percevoir (infrasons et ultrasons) et peuvent être perturbés par ces sons. La croissance des activités humaines conduit à une augmentation de la pollution sonore. Cela perturbe certaines fonctions essentielles des animaux, telles que la communication, entraînant des blessures graves (traumatismes acoustiques, dommages aux organes sensoriels, hémorragies internes…). Qui ne connaît pas les grands échouages des baleines, que les chercheurs associent aux sonars sous-marins ?
Impact sur leur comportement
Les animaux sont stressés par les bruits des transports et de l’industrie, ce qui a un impact sur leurs comportements. Le stress prolongé a des conséquences néfastes sur la croissance, les capacités immunitaires et perturbe le sommeil des animaux. Des chercheurs ont également constaté une altération des relations entre les parents et les enfants chez des oiseaux qui sont soumis à des perturbations sonores. En effet, les oiseaux qui sont exposés au bruit diminuent leur façon de nourrir leurs petits, sans doute parce que le bruit des cris de mendicités de leur progéniture les masque. Outre la perturbation de leur communication, le bruit peut entraîner une illusion chez les prédateurs, ce qui diminue leurs chances de survie.
Impact sur la physiologie
Les effets des perturbations sonores humains ne se limitent pas à cela. L’impact de la pollution sonore sur la physiologie et l’organisation même du cerveau des animaux qui y sont exposés est très important. Plusieurs parties du cerveau perdent de leur volume en raison du bruit. Les fonctions cognitives sont contrôlées par ces dernières, ce qui peut entraîner des problèmes d’apprentissage, de mémoire et de capacités d’adaptation chez les animaux.
Impact sur la capacité de reproduction
Les recherches scientifiques soulignent aussi que de nombreuses espèces sont moins nombreuses près des sources de pollution sonore. En effet, il est bien connu que le stress (produit par la pollution sonore) a un impact sur les capacités de reproduction. Le bruit peut aussi dissimuler les paroles des animaux, ce qui peut rendre impossible l’écoute du chant ou les cris d’animaux qui cherchent à séduire un partenaire. Les animaux qui sont soumis à un bruit constant réduisent leurs cycles nuptiaux, cependant ils jouent un rôle essentiel dans la reproduction.